Finis les dessins enfantins!
À moins que vous souhaitiez en faire votre style (ex.: livre jeunesse, dessins naïfs), les dessins ronds et symétriques évoquent des dessins d’enfants. Pour un adulte qui souhaite faire du dessin réaliste ou semi-réaliste, ce n’est pas toujours idéal.
Il existe des techniques indispensables pour maîtriser à la fois votre trait et vos formes en deux dimensions.
Je précise bien en deux dimensions, car comme on a pu le voir dans le dernier article sur la perspective d’un personnage, il est utile de différencier notre perception en 2D et notre perception en 3D.Cette dernière implique la profondeur dans l’espace et l’anticipation des effets de la perspective tels que la superposition, la compression des détails , la grandeur d’échelle et les raccourcis.
J’en avais parlé déjà aussi dans cet article sur la profondeur, où vous pouvez trouver des conseils plus généralistes.
La segmentation
J’en parle en long en large et en travers dans ma formation croquis vivant.
La segmentation est une technique qui permet de simplifier une forme et à la fois de conserver sa nature en 2D.Elle peut être appliquée à toute construction de dessin pour être plus juste ou même dans le but de styliser un dessin.
Je vous conseille de travailler la segmentation d’abord au crayon, puis de gommer si besoin pour ajuster ou affiner la forme. À la mise au propre, il vous sera possible d’embellir vos formes avec les techniques expliquées dans le tutoriel gratuit sur l’encrage.
Pour segmenter, il faut tout d’abord connaître le point d’origine et le point d’arrivée du contour qu’on essaie de dessiner.
Il faut avoir aussi analysé l’angle global que forme chaque partie du contour que l’on essaie de dessiner.
Il existe deux types de segmentation.
- La segmentation rectiligne :
C’est une très bonne entrée en matière pour analyser la forme et la construire simplement et fidèlement.
Elle consiste à représenter des segments droits qui suivent le contour de la forme sans vouloir imiter les courbes qui la constituent.
Ce qui est intéressant dans cette pratique, c’est que cela pousse le dessinateur à être rigoureux dans l’analyse des angles moyens qui constituent les contours des formes, mais aussi à chercher une intention et un parti pris.
Cela évite que la forme finisse par une malencontreuse symétrie et perde tout son caractère.
- La segmentation curviligne :
La segmentation curviligne est un peu plus avancée que la formation rectiligne, car elle demande plus d’expérience dans l’observation.
Une fois maîtrisée, elle s’avère nettement plus rapide que la formation rectiligne mais plus risquée.
Il faudra donc être d’abord à l’aise avec la segmentation rectiligne pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.
Au lieu de segmenter en petits segments droits, la segmentation curviligne vient décomposer une courbe en plusieurs courbes ou segments droits.
On peut donc décomposer le contour de l’exemple précédent en moins d’étapes, sans pour autant se perdre dans la symétrie.
Conclusion
Lorsqu’il s’agit de simplifier ou de styliser des formes en 2 dimensions, la segmentation va vite devenir indispensable dans votre pratique et vous ne verrez plus jamais les formes de la même façon.
Au même titre que la perspective pour la perception en 3 dimensions, la segmentation s’avère être le gold standard des bonnes pratiques en ce qui concerne la perception en 2 dimensions.
Combinez les deux et observez votre niveau de dessin décoller comme jamais.
Et comme toujours, mettez en pratique les conseils, sinon ils ne serviront à rien.
Comprendre les concepts expliqués ici n’est malheureusement pas suffisant pour pouvoir les assimiler.